L’âge d’or de la nouvelle technologie

La mondialisation a rendu permanents les changements dans le monde du travail. Graeme Codrington, conférencier international et directeur de TomorrowToday Global, explique les éléments qui peuvent bouleverser et donne des indices sur comment les affronter d’avance

Dans chaque partie de la société, la technologie est en train de mener une rupture sans précédent. Elle est la force motrice qui œuvre pour le changement de nos jours, alors que nous sommes à l’aube de l’âge d’or de la nouvelle technologie. Sur le lieu de travail, la technologie est au cœur d’au moins trois zones de perturbation : la perturbation du modèle d’entreprise, qui peut être constatée dans presque tous les secteurs ; l’évolution des outils de travail ; et le changement dans les habitudes personnelles de travail. Selon notre interlocuteur, mis à part la technologie, il existe plusieurs forces perturbatrices comme le nombre croissant de personnes âgées qui ont besoin, ou qui veulent rester économiquement actives. « Nous devons également tenir compte des besoins et des attentes des jeunes d’aujourd’hui », souligne Graeme Codrington.

Changements majeurs

Un autre aspect important est le nombre croissant de pigistes. Plusieurs études démontrent que d’ici à 2025, près de 70 % de la main-d’œuvre mondiale pourrait être « à la demande », avec l’automatisation et la mécanisation de nombreux emplois à temps plein. Le secteur agricole, manufacturier et, désormais, tertiaire sont tous concernés. Ce qui obligera les travailleurs à devenir des « freelancers » afin de combler les lacunes des machines, notamment les ordinateurs. Si l’on y ajoute le nombre croissant de personnes qui choisiront de ne pas prendre leur retraite, un changement majeur dans la dynamique de la main-d’œuvre est imminent.

Ensuite, il y a les nouveaux matériaux qui ont des caractéristiques étonnantes. Au cours des dernières années, les chercheurs et les scientifiques ont découvert ou ont créé de nouveaux matériaux remarquables qui pourraient révolutionner le monde de la même manière que l’électricité, l’acier ou la roue. À titre d’exemple, le graphène, un matériau avec un seul atome d’épaisseur, soit une couche de carbone, plus léger que l’air, mais 200 fois plus solide que l’acier. Il peut canaliser l’électricité, être programmé comme un ordinateur et est imperméable.

L’affaire de tous !

Pour faire face à ces forces perturbatrices, il faut identifier ce qui se passe et comprendre la cause. Cela ne signifie pas simplement que les entreprises devraient créer des « départements » futuristes ou employer des planificateurs de scénarios à temps plein. Une bonne analogie est le mouvement de contrôle de qualité des années 1980 et 1990. « Ce n’était que lorsque nous avons produit quelque chose de qualité qui touchait tout le monde, que nous étions en mesure d’approcher le niveau de qualité maximale. Ainsi, la planification de scénario, le suivi des tendances futures et l’identification des perturbations devrait être l’affaire de tous. Cela signifie apprendre de nouvelles compétences, développer de nouvelles mentalités et même changer ce que nous mesurons et récompenser, tout en incitant les gens de l’entreprise à ‘watch the horizon of the business’ », ajoute le conférencier. Dans ce domaine, il ne s’agit pas de faire la distinction entre le secteur public et le privé. Comme l’explique Graeme Codrington, de nombreux gouvernements et institutions du secteur public sont très bons dans l’élaboration de plans à long terme. « Cela s’applique surtout au développement des infrastructures, où ressortent de bonnes capacités de planification à long terme », ajoute-t-il.

Actuellement, une force perturbatrice majeure subsiste qu’il convient de tacler. Il s’agit, pour reprendre l’expression utilisée par Graeme Codrington, du «  pire héritage des deux derniers siècles de l’industrialisation », à savoir la déshumanisation progressive de la main-d’œuvre. « Nous approchons le point de non-retour de cette tendance. Demandez aux travailleurs, la plupart diront que leur travail n’est pas gratifiant. En fait, le travail de nos jours détruit progressivement l’âme du travailleur. Toutefois, il faut aussi regarder l’autre facette de la chose, car les perturbations mentionnées plus haut apportent leur lot d’opportunités de redéfinir notre contrat social », fait-il ressortir.

Le monde du travail devrait être un lieu d’inspiration et d’épanouissement. Les dirigeants d’entreprises doivent être ceux qui comprennent comment les conséquences de demain ont un impact sur le fonctionnement du présent. Ces dirigeants doivent être en mesure d’informer, inspirer et engager d’autres personnes autour d’eux. « Voyez-vous, le travail que vous faites et le travail accompli par votre entreprise devraient faire une différence. Nous croyons que c’est réalisable, tout en ne pas déviant des objectifs initiaux, et nous voulons aider nos clients à faire l’avenir du travail un endroit remarquable », conclut l’expert.

Capital Media

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