Billet d’Estelle Thandaven : Ban ti-dimounes

En visite à Maurice, Ban Ki-Moon dit avoir été séduit par l’île. Avec un cortège qui négociait les ronds-points à plus de 100km/hr, évitant ainsi les villages défavorisés des faubourgs de Port-Louis et ceux du Morne, pas étonnant qu’il ait vu flou dans la réalité mauricienne.

Un bon « bouyon margoz » l’aurait aidé à recouvrer une vue blu-ray mais, conseillé par les grands dimounes, Ban Ki-Moon a préféré le sucré d’un banquet à l’amertume de la réalité de bann ti dimounes qui se sont retrouvés, bien malgré eux, censurés du paysage mauricien pendant trois jours ! L’opération séduction s’étend avec Vir Altyd qui vante ou plutôt vend le sourire des Mauriciens tout contents de jouer avec des ‘bals coulers’ …alors qu’en réalité Photoshop reste impuissant devant leurs mines crispées. En effet, être Morysien et non Mauricien, c’est de se sentir tirer par les dreadlocks (même si on n’en a pas) à chaque fin de mois en recevant comme salaire une poignée de peanuts pendant que certains de nos politichiens empochent plus de Rs 200 000, voire Rs 300 000 pour aboyer sur les antennes radiophoniques, laissant ainsi passer une caravane d’insultes d’un smartness inégalable. Pas étonnant que le chef de meute eut été

primé « Outstanding Person » par l’organisation GOPIO. Bref, s’ils ne peuvent pas s’acheter des muselières, espérons néanmoins qu’avec de tels salaires ils pourront se payer du viagra et quelques parties de jambes en l’air pour contrecarrer le vieillissement de la population parce qu’à ce qu’il paraît, les mômes se font de plus en plus rares…ment à Maurice. Une réalité qui ne choque pas lorsqu’on sait qu’un jeune diplômé au chômage, encore dépendant de la pension de ses vieux parents, ne va quand même pas s’offrir le luxe d’acheter des couches pour la survie du pays ! Bein oui ein, ça c’est pour les grands dimounes ; ceux qui ont les couilles de nous taxer pour se remplir les poches et payer leurs voyages en plus de notre tête ! Mais bon, avec la campagne de sensibilisation routière qui occupe nos routes, on espère ne plus se retrouver sous le rouleau compresseur d’un gouvernement qui nous laisse sur le cul…ce serait en effet un bon début.

Capital Media

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