Gangrène contagieuse

Pour l’ensemble de l’opposition parlementaire et les observateurs, la participation des nominés politique aux manifestations de leurs partis est chose inacceptable. D’ailleurs, ils ont été plusieurs à décerner un certificat de mauvaise conduite à Brenda Thanacoody, directrice du Mauritius Examination Syndicate (MES), pour sa présence sur l’estrade du congrès du MSM le 8 novembre 2016 à Grand Bois.

Evidements les activistes de l’alliance gouvernementale se déchainent sur la toile, pour dire qu’ils ne voient aucun mal à ce que celle qui avait raté son investiture dans la circonscription No 13, soit présente sur l’estrade avec son leader. Car, selon eux, cela ne se traduit pas en une mainmise du parti sur l’institution de l’état. La présence d’une autre éminence à cette manifestation politique est passée inaperçue. Ou presque.

L’aspirant Premier ministre fut accueilli sur l’estrade par Siven Seloyee, candidat battu, sous la bannière du MSM-MMM-PMSD, aux élections municipales de 2005. Avec l’arrivée au pouvoir de l’alliance Lepep en décembre 2014, Siven Seloyee délaissait son poste de Marketing Officer chez BSP School pour se faire nommer comme responsables des ressources humaines chez Mauritius Telecom (MT). En presque deux ans, plus d’une centaine de personnes ont été recrutées par la compagnie nationale de télécommunications, dont la grande majorité est issue de la circonscription de Moka- Quartier Militaire, fief de Pravind Jugnauth. Drôle de coïncidence.

Mais le fait troublant autour de la présence de Siven Seloyee à ce congrès politique est, sans doute, les termes de son emploi qui sont guidés par le rapport de Mme Premila Balgobin. Selon les clauses de ce rapport, reconduit actuellement à la table des négociations entre patronat et syndicats, il est interdit aux employés de s’engager, de près ou de loin, dans des activités politiques. En tant que responsable des ressources humaines, Siven Seloyee a été mandaté par le patronat pour participer dans les négociations, où le prolongement des clauses sur l’engagement politique est à l’agenda.

Extrait des règlements régissant l’emploi chez MT :

27.13 – Political & Controversial Matters

All employees are expected and are duty bound to give loyal and disinterested service to the Company. They should show reserve and discretion in political and other controversial matters. While they are in office (on pay or without pay) they are not authorised to:

(i)        hold office or take active part in any political entity ;

(ii)       engage publicly in political or other controversial matters ;

(iii)      stand as candidates at the National Assembly or Local Government elections ; nor

(iv)      canvass in support of any candidate standing for the National Assembly or Local Government elections.

Au Telecom Tower, ils sont nombreux à se plaindre du nivellement par le bas en cours dans la compagnie et se demandent jusqu’où ira cette médiocratie. Pour ces employés, le délire est à son comble avec cette partisannerie qui gangrène ce que jadis sir Anerood Jugnauth qualifiait de bijou de l’état.

Capital Media

Read Previous

L’infatigable dragueur

Read Next

Jack Bizlall, observateur politique: « L’heure à la conscience collective »