La BEAC a généré 13 milliards FCFA d’intérêts sur le compte d’opérations en France en 2019, une hausse de 35%

(Agence Ecofin) – Pour la deuxième année consécutive en 2019, les avoirs en devises gérés par la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) sur le compte d’opérations en France ont généré des intérêts.

Selon les données publiées pour la période de 12 mois s’achevant le 31 décembre 2019, ces intérêts ont été de près de 13 milliards FCFA ; ce qui représente une hausse de 35% en comparaison avec ceux générés au terme de l’année 2018 (9,5 milliards de FCFA). Il est vrai qu’il y a un décalage entre le moment où ce constat est fait et le règlement de ces intérêts.

Cette performance a été rendue possible grâce à une amélioration sensible du taux de centralisation des réserves de change et un niveau de rémunération stable par rapport à celui du marché. En vertu de la convention qui lie la CEMAC à la France relativement au compte d’opérations, cette sous-région doit y centraliser 50% des devises générées par ses pays membres. Ce placement est rémunéré au taux minimum de 0,75% lorsque les taux directeurs de la Banque centrale européenne (BCE) sont en dessous de ce niveau, et de 1% lorsque la BCE propose des rendements supérieurs.

Dans un contexte où la BCE a baissé ses taux à pratiquement 0,25%, cette clause de stabilité s’est révélée être un atout pour la BEAC qui est parvenue à fin décembre 2019, à maintenir un niveau de centralisation de 100% des réserves de change. Mais tout au long de 2019, le taux de centralisation a frôlé les 107% ; ce qui a permis d’accroître la base de calcul des intérêts.

Au sein de l’opinion publique, l’idée largement partagée est que le placement d’une partie des avoirs en devises de la CEMAC tout comme de la sous-région jumelle de l’UEMOA est un mécanisme de spoliation de la France dans le cadre des accords néocoloniaux. Des pratiques de gestion peu orthodoxes et peu transparentes de la Banque centrale (BEAC) ont contribué à renforcer cette image.

Au regard des éléments de ce rapport de gestion du compte d’opérations de la CEMAC, il apparait que le mécanisme actuellement en place profite à la sous-région. Tous les avoirs en devises centralisés par la BEAC sont déjà convertis en monnaie locale (FCFA), au profit de leurs différents bénéficiaires. Les intérêts perçus sur les réserves de change s’apparentent donc à une création de valeur sur une immobilisation des capitaux.

Sur un marché européen des capitaux où les principaux directeurs et des emprunts sont en dessous de zéro, c’est plutôt une alternative positive pour la BEAC d’avoir ses devises dans ce compte d’opérations. Les détracteurs de ce choix estiment cependant que la perte d’opportunité est importante et que la BEAC pourrait placer ses réserves en devises sur des investissements qui rapporteraient bien plus que 0,75% de rendement.

Un débat qui n’est jamais fait, c’est celui du sort réservé aux autres 50% des avoirs en devises laissés à la gestion des Etats. Ni les gouvernements d’Afrique centrale, ni d’ailleurs ceux de l’UEMOA ne sont assez transparents sur cette question. Selon des données de la Banque des règlements internationaux, les avoirs détenus par des banques internationales sur des contreparties de la CEMAC (Etats, entreprises, banques, ménages et autres) étaient de 5,1 milliards $ au 31 décembre 2019. Lorsqu’on retire la part des banques, ces avoirs étaient de 4,6 milliards $.

Idriss Linge

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by : Agence Ecofin

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