Les prix de la tomate camerounaise frappés par une correction vers le bas qui est propre au marché boursier

 (Agence Ecofin) – Au Cameroun, les prix de la tomate ont baissé à des niveaux records. Ils étaient jusque-là influencés par les valeurs de référence fixées par les acheteurs gabonais et équato-guinéens. Avec les restrictions aux frontières, ces prix de référence ont disparu. Cette évolution ressemble à ce qu’on observe sur des bourses de valeur.

Dans l’une des rues de Yaoundé, la capitale du Cameroun, on a assisté vendredi 26 juin 2020 à une scène pas courante. Une camionnette pleine de cageots de tomates était en train de les proposer au prix défiant toute concurrence de 1800 FCFA le cageot. L’offre a visiblement fait son effet, car de nombreuses femmes ont accouru pour profiter de cette « opportunité ».

Nous avons appris plus tard qu’une pareille scène n’est pas isolée, car l’offre de ce produit a explosé sur les marchés camerounais. Des experts rencontrés expliquent que cette baisse des prix est liée à plusieurs facteurs. Le premier c’est que généralement la fin du deuxième trimestre de chaque année au Cameroun correspond à la saison de la tomate et de beaucoup d’autres fruits. Mais en ce qui concerne les prix, on a pu noter que la tomate est la victime du virus boursier qui est celui de la spéculation sur le marché.

Dans les entretiens avec des revendeurs de ce produit, on note que sur une exploitation normale, un cageot de tomates qui est vendu à 2500 francs CFA (2,8 euros) permet de dégager une marge commerciale de 30% après avoir enlevé toutes les charges d’achat des marchandises, d’approvisionnement et autres. Or parfois, il y a des périodes où le fruit est vendu selon des ménagères à près de 12 500 FCFA le cageot.

La raison est simple. Avant la covid-19, les clients Equato-Guinéens et Gabonais avaient l’habitude de fixer le prix d’achat du cageot de tomates au-delà de 10 000 FCFA pour avoir la garantie de s’approvisionner. Le prix de référence est ainsi connu de tous, comme c’est le cas pour le pétrole au niveau international.

Avec la pandémie et des difficultés à traverser les frontières, ce « prix de référence du marché » a volé en éclat et la correction qu’on retrouve souvent sur des bourses de valeur s’est opérée, ramenant les prix à leurs valeurs réelles ; ce que les économistes appellent les valeurs d’équilibre. Pour l’instant, les consommateurs de Douala et de Yaoundé (environ 10 millions d’habitants) profitent de la situation.

Mais la question de la durabilité de cette « manne de tomates » est posée. Les acteurs de la filière expliquent qu’au regard du prix de référence élevé par rapport au seuil de rentabilité de base, plusieurs personnes sont entrées dans la production de la tomate et on ne peut encore estimer le niveau d’impact qu’elles ont eu sur l’offre. Il n’est donc pas exclu que la correction des prix perdure, même s’il y aura des périodes de légère hausse.

Dans le même temps, en l’absence d’une filière coordonnée et organisée, il arrive toujours une période de rareté du fruit. La crainte est que les vendeurs essayent durant ce moment-là de rattraper toutes les pertes de la période des grandes offres afin de stabiliser leurs revenus annuels. Les consommateurs camerounais seraient donc de nouveau face à un défi de taille, car la covid et ses effets impactent déjà leur pouvoir d’achat.

Le gouvernement avait pris l’option de s’impliquer dans la filière en finançant la construction des usines de transformation et des unités de conservation de tomates. La suite donnée à ces projets n’est pas clairement expliquée. Au ministère du Commerce, on se félicite du niveau bas actuel des prix. Mais on reconnait aussi qu’il n’y a pour l’heure, pas de stratégie visant à influencer durablement vers le bas les prix de référence du marché qui sont fixés par les riches voisins pétroliers.

Idriss Linge

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by : Agence Ecofin

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