une progression fulgurante en bourse, mais des risques de bulle

(Agence Ecofin) – Tesla séduit les investisseurs sur les bourses américaines. Cela lui a valu une progression de 390% depuis le début de l’année et des perspectives solides de hausse. Mais des failles existent dans cette success-story, même si certains acteurs du marché refusent de les voir.

Tesla, l’entreprise américaine spécialisée dans la production et la commercialisation des véhicules électriques, est devenue la nouvelle préférée des marchés financiers américains. Sa valorisation boursière actuelle représente 5 fois ce qu’elle était il y a un an, et en 50 jours, la valeur de son action a doublé, passant de 1000 $ à 2000 $. L’entreprise est bien cotée auprès des banques d’investissement.

Depuis le début de l’année 2020, la valeur boursière de l’entreprise a progressé de 390% sur le Nasdaq, le marché financier américain des valeurs technologiques, où elle est cotée. Selon Wedbush Securities, un intermédiaire boursier américain, les investisseurs devront s’habituer à cette situation de hausse tout au moins sur les 12 et 18 prochains mois. Ses experts expliquent cet optimisme par les perspectives qu’apporte l’expansion en Chine de l’entreprise.

En effet, fondée et dirigée par le milliardaire d’origine sud-africaine Elon Musk, Tesla a expliqué aux investisseurs que sa méga chaîne de production de voitures basée à Shanghaï en Chine pourra délivrer jusqu’à 150 000 véhicules par an. Or les voitures sorties de cette usine offrent de meilleures perspectives de marges, selon Wedbush qui a analysé ces indicateurs.

 D’autres raisons cependant semblent expliquer cette percée jugée « météorique » par le magazine américain « Barron’s ». La première c’est que sur les 4 derniers trimestres, Tesla a présenté des résultats nets positifs, selon la norme de comptabilité GAAP en vigueur aux Etats-Unis. Associé à sa valeur boursière de près de 377 milliards $, cela pousse plusieurs investisseurs à penser qu’elle va intégrer le S&P 500, l’indice de référence des marchés boursiers américains.

Si cela se faisait, le titre Tesla se négocierait de manière plus importante sur le marché, et offrirait aux investisseurs des possibilités d’acquérir et de céder ses titres de façon considérable. L’autre raison c’est le fractionnement de ses actions qui est prévu pour le vendredi 28 août 2020. Vu l’engouement des investisseurs boursiers pour l’entreprise, le marché estime que le fait d’avoir une offre plus importante de ses actions sera une opportunité.

Des risques de bulle qui semblent ne pas inquiéter

Tesla n’est pourtant pas exempte de failles, même si ses chiffres et son évolution boursière séduisent. Certes, entre 2015 et 2019, son chiffre d’affaires a été multiplié par 6 pour atteindre 24,5 milliards $, selon des données collectées par le Wall Street Journal. L’entreprise semble aussi avoir rompu avec le cercle vicieux des pertes, et depuis le troisième trimestre 2019, elle aligne des résultats nets positifs.

Mais un pan important de son activité réside dans la vente des crédits carbone. C’est un procédé à travers lequel des entreprises éligibles peuvent réaliser des revenus exceptionnels, en vendant des droits acquis grâce à une réduction de l’empreinte de leurs activités sur l’environnement à des sociétés reconnues comme étant des pollueurs.

Or, ce segment constitue une part importante des revenus de Tesla. Au cours du premier semestre 2020, les droits carbone lui ont rapporté 782 millions $. Ils sont en hausse de 230% comparés à ceux du deuxième semestre 2019.

Nicholas Colas, cofondateur du site internet américain d’analyse des données Data Trek, estime que dans le cadre d’une comptabilité conforme aux standards internationaux, Tesla à l’exclusion de ces revenus exceptionnels de crédit carbone n’aurait pas réalisé les 4 trimestres de bénéfice net qui lui ouvrent les portes du S&P 500.

« Cela met le comité S&P chargé d’ajouter des noms au top 500 des valeurs boursières américaines dans une véritable impasse. Si à la lettre de leur “réglementation ” Tesla se qualifie pour l’inclusion à l’indice, cela relèvera d’un arbitrage réglementaire – et non d’une rentabilité fondamentale liée à la conception, la fabrication et la vente des voitures », a écrit M. Colas qui dans les années 1990, a passé près d’une décennie en tant qu’analyste des actions automobiles chez First Boston. 

Cette manière de voir est balayée du revers de la main par les pro-Tesla. Ils estiment que la nature des activités qui soutiennent des bénéfices ne compte pas, quelle que soit la source de revenus. Kevin Tynan, analyste du secteur automobile chez Bloomberg est de ceux-là et défend la position selon laquelle, il n’est pas dit que pour intégrer le S&P 500, les bénéfices doivent être générés par les activités du cœur de métier d’une entreprise.

Tesla court pourtant deux risques majeurs. Le premier c’est que l’expansion chinoise se déroule à un mauvais moment, où les rivalités avec les Etats-Unis sont en train de dégénérer. La réaction des dirigeants chinois face à des sociétés américaines n’est pas certaine.

Le second risque est que plusieurs candidats travaillent à accéder au marché du crédit carbone, alors que la demande des grands pollueurs pourrait baisser du fait du ralentissement économique imposé par la covid-19.

Idriss Linge

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by : Agence Ecofin

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