la Réserve fédérale américaine admet avoir commis des erreurs

(Agence Ecofin) – Des officiels de la Banque centrale américaine ont admis avoir commis des erreurs dans certaines décisions qu’ils ont prises. Cet aveu survient alors que des concepts aujourd’hui rejetés sont encore étudiés par de nombreux professionnels africains.

La Réserve fédérale (FED), l’institution qui sert de Banque centrale aux Etats-Unis, et qui a été dirigée par plusieurs Prix Nobel d’économie reconnaît avoir commis des erreurs dans l’appréciation de la relation entre l’inflation et le plein emploi, au lendemain de la crise économique et financière de 2008.

Au cours d’une visioconférence organisée par le Brookings Institute, Lael Brainard et Richard Clarida qui siègent tous deux au Conseil des gouverneurs de la FED ont admis qu’agir en espérant une hausse de l’inflation n’est finalement pas une bonne décision.

Entre 2015 et 2018, la Banque centrale américaine à l’époque présidée par Janet Yellen a relevé les taux de refinancement qu’elle applique aux banques commerciales. Cette manœuvre en théorie a pour conséquence de réduire la quantité de monnaie en circulation, et  l’inflation (hausse des prix au sein de l’économie).

L’équipe de Yellen s’appuyait sur le fait qu’avec un chômage de seulement 5,4%, il y avait des chances que les salaires augmentent en raison de la compétition des employeurs pour recruter.

Toujours en théorie, des salaires élevés font que plus d’argent circule au sein de l’économie et cela peut se traduire par une augmentation des prix. Mais les choses ne se sont pas passées comme prévu. La cible d’inflation aux USA qui est de 2% par an n’a jamais été atteinte. Des analystes de la Banque centrale américaine ont indiqué que cette situation était due au fait que les travailleurs ont perdu le pouvoir de négocier de bons contrats. Ils ont aussi admis que la concurrence dans le monde tirait les prix vers le bas.

Pour sa part, Richard Clarida a reconnu que la théorie des économies anciennes « nous a bien servi », mais a ajouté que les modèles économétriques « peuvent se tromper et cela a été le cas » lorsqu’on continue de supposer qu’un faible taux de chômage conduira à une pression « excessive » sur l’inflation. « Les temps changent tout comme le paysage économique. Notre cadre et notre stratégie doivent également changer », a-t-il fait savoir.

Il est intéressant de voir comment ce débat pourrait prendre corps sur le continent africain où les paramètres macroéconomiques sont différents. Mais dans les universités du continent, les jeunes, futurs cadres des entreprises et administrations publiques de leurs pays, sont encore formés en économie sur la base de ces vieilles théories, aujourd’hui durement éprouvées.

Dans la zone UEMOA et CEMAC par exemple, les banques centrales continuent de poursuivre une inflation à moins de 3%. Mais ce type d’objectif peine à contribuer concrètement au développement des pays où il se déploie.

Idriss Linge



by : Agence Ecofin

Source link

Capital Media

Read Previous

Middle East and North Africa 2017 Economic Outlook Update

Read Next

U.S. Crude Plunges 7% on Week on Demand Anxiety By Investing.com

%d bloggers like this: