le pouvoir d’achat et l’épargne des entreprises et ménages sont sous pression

(Agence Ecofin) – Au Nigeria, les prix continuent de grimper, tandis que les revenus et les rendements sur les épargnes sont en baisse. Les ménages et les entreprises subissent désormais une forte pression.

Le pouvoir d’achat et l’épargne des entreprises et ménages sont sous pression au Nigeria, a constaté l’Agence Ecofin de différentes analyses publiées sur la situation de l’inflation et l’évolution des taux de change. Le pouvoir d’achat qui est la capacité des entreprises et des individus à consommer des biens et des services avec une quantité précise d’argent a continué de se dégrader après le premier semestre 2020.

Selon des données du Bureau national des statistiques de ce pays, l’inflation prise ici comme la hausse généralisée des prix des biens et services au sein d’une économie a continué de progresser. Elle a atteint globalement 12,5% pour l’ensemble des biens analysés, et de près de 15,8% pour les produits alimentaires.

Or, dans le même temps, le taux de chômage est reparti à la hausse. Il est actuellement estimé par les analystes à 27,1% contre 21,7% il y a deux ans. Enfin, la production agricole qui emploie et nourrit des centaines de millions de personnes a reculé.

Dans ce contexte de baisse des revenus pour les individus et les entreprises et de hausse des prix, la capacité à consommer est fortement réduite. Une pression supplémentaire vient s’y ajouter. Il s’agit de la dépréciation du naira, la monnaie locale. Elle se négocie désormais à plus de 440 pour un 1 dollar sur le marché parallèle qui alimente un gros volume des transactions de change. Pour une économie qui importe près de 75% de ses besoins de consommation, cette dépréciation de la monnaie constitue un défi.

Alors que leurs revenus sont sous pression, les ménages et les entreprises du Nigeria ne peuvent même pas compter sur leurs épargnes à moins d’un an pour s’assurer des plus-values confortables. Malgré une légère reprise depuis mars 2020, la Bourse de Lagos reste sur une perte de valeur globale depuis le début de l’année.

Dans ces conditions, presque tout le monde s’est rué sur les bons et obligations du Trésor public où les taux d’intérêt sont en baisse et les rendements des investisseurs (taux d’intérêt ajusté de l’évolution des prix) ont continué de descendre.

Pour des obligations à 12 mois qui rapportent 3,8% d’intérêt, il faut compter avec l’inflation, un gap de près de 9,4% de rendement à combler. En janvier 2020, cette différence était de seulement 6,5%.

En clair, le gain qu’on génère en prêtant son argent au gouvernement, l’un des investissements les plus sûrs, ne permet pas à la fin de l’année de pouvoir faire face à la hausse des prix. Pour les investisseurs locaux, cette situation au Nigeria ressemble à une zone de turbulences qui se prolonge avec en prime des frayeurs permanentes.

Idriss Linge



by : Agence Ecofin

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