(Agence Ecofin) – Dans l’univers de la finance, les investisseurs sont de plus en plus demandeurs de placements dits responsables. L’américain BlackRock se positionne en leader sur ce secteur. L’Afrique tarde encore à en tirer pleinement le bénéfice.

BlackRock, le géant américain des investissements boursiers veut se positionner comme le leader des investissements responsables dans le monde. 

La firme ne le fait pas en raison d’un attachement particulier aux questions de responsabilité environnementale, sociale et de bonne gouvernance (ESG). Comme elle a toujours su le faire, elle répond aux attentes de ses clients, et suit les opportunités qui en découlent sur les marchés boursiers.

Avec plus de 7000 milliards $ sous sa gestion, elle est bien placée pour savoir quelles sont les tendances et les attentes des investisseurs qui lui confient leurs fonds. Elle dispose pour cela d’un outil informatique de haute performance appelé « Alladin » qui traque les plus petites informations existant dans l’univers de l’investissement. Cette intelligence artificielle est capable de renseigner sur les moindres transactions financières dans le monde.

BlackRock s’appuie aussi sur une enquête qu’elle a récemment menée, et au terme de laquelle il en ressort que 54% de ses clients sont favorables à des investissements plus responsables.

Cette question de la finance plus conforme aux normes ESG est en train de gagner en ampleur.Le géant américain qui a su se positionner sur l’investissement boursier avec ses fonds indiciels cotés (ETF) souhaite aussi dominer le secteur.

Des experts estiment que le potentiel de marché sur ce domaine de l’investissement est de 120 000 milliards $. Un chiffre suffisamment attractif pour séduire même les plus influents des places boursières.

La crise de la covid-19, une plus grande prise de conscience des fragilités climatiques et l’arrivée à la tête des Etats-Unis de Joe Biden, un président favorable à la lutte contre le changement climatique sont autant de signaux sur ce qui sera le profil des investisseurs de demain.

Même les agences de notation suivent le mouvement. Elles intègrent aujourd’hui la composante ESG sur les notations qu’elles attribuent.

D’un point de vue purement structurel, l’Afrique est la région du monde où le besoin d’investissements responsables se fait le plus sentir. Plus d’une douzaine de bourses de la région sont membres de l’initiative « Sustainable Stock Exchange ».

Il s’agit des bourses du Botswana, de l’Egypte, du Kenya, du Maroc, de la Namibie, du Nigeria, du Rwanda, de la Tanzanie, de la Tunisie, de l’Ouganda, du Zimbabwe, ainsi que de la BRVM qui couvre plusieurs pays (Bénin, Burkina Faso, Guinée-Bissau, Côte d’Ivoire, Mali, Niger, Sénégal et Togo).

Mais il n’est pas certain que le continent attire plus de capitaux en quête de placements ESG que dans le cadre de la finance classique. Son marché financier dominé par la place financière de Johannesburg est fragmenté en plusieurs bourses régies par des règlementations parfois différentes. Cette situation n’est pas favorable à la possibilité d’attirer des fonds en volumes importants.

Idriss Linge