Le Kenya peut virtuellement emprunter à 3,6% sur les marchés internationaux des capitaux

(Agence Ecofin) – Dans un contexte d’incertitude sur la reprise de l’économie mondiale et des taux d’intérêt toujours bas sur les obligations émises par plusieurs pays développés, certains investisseurs sont en quête de rendements plus intéressants. Cela profite à un pays comme le Kenya.

En fin de semaine dernière, l’emprunt obligataire international (eurobond) émis par le Kenya en juin 2014 pour une durée de 10 ans a affiché un rendement de 3,6%. L’opération avait reçu un taux d’intérêt de 6,9% lorsqu’elle avait été bouclée.

En matière d’obligations, un rendement inférieur au taux d’intérêt de départ est le signe d’une hausse de la demande des investisseurs. Ceux-ci sont prêts à payer plus cher chaque titre d’emprunt émis, quitte à en tirer un gain plus faible.

Une autre obligation internationale émise par le Kenya en 2018 affiche aussi une performance analogue. Ses rendements actuels sont inférieurs aux taux d’intérêt de départ, selon les tranches. La baisse est de 1,3 point de pourcentage pour la tranche avec une maturité de 30 ans. Pour la tranche à 10 ans de maturité, la baisse est de 2,2 points de pourcentage par rapport au taux d’intérêt de départ.

L’obligation kényane remboursable en 2024 rapporte désormais 3,6%, contre 6,9% au départ, Source Cytonn Investment

Cette évolution des rendements sur les eurobonds du Kenya confirme l’intérêt constaté chez des investisseurs internationaux pour des titres émis par certains pays africains. La Côte d’Ivoire, fin novembre 2020, a obtenu le taux historiquement bas de 5% sur un emprunt international, alors qu’elle sortait d’une élection présidentielle difficile.

Quelques éléments permettent de comprendre cet engouement pour la dette internationale du Kenya.

A la fin du mois de septembre 2020, la dette internationale du pays était de 3663,5 milliards de shillings (33,4 milliards $), selon des indicateurs de sa Banque centrale. Elle reste assez stable autour de 51% de la dette globale du pays.

De plus, le Kenya n’a pas de gros remboursements de dette extérieure avant l’année 2024. Cela se traduit par une pression moins forte sur sa liquidité extérieure. Les investisseurs sont donc confiants que le pays va honorer sans grande difficulté le remboursement de ses intérêts.

En plus de ce contexte favorable, à 3,4%, le rendement des obligations kenyanes reste intéressant. Dans la plupart des économies développées, le rendement des obligations à moins de 10 ans de maturité est nul, voire négatif pour des pays comme la France, l’Allemagne, le Japon et l’Italie, selon l’agrégateur des données financières Koyfin.

La question est désormais de savoir jusqu’où ira cette lune de miel. Tout dépendra finalement du temps mis pour la relance économique dans le monde.

Idriss Linge

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by : Idriss LINGE

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Capital Media

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