Plus de 4000 Mrds USD de fusions-acquisitions, quelles perspectives pour le capitalisme africain ?

( OBARA CAPITAL) – Tous sont unanimes. La reprise économique post-covid-19 est bel et bien enclenchée ! Après une année 2020 relativement atone, l’industrie financière connait une année record entre levées de fonds exceptionnelles par les SPACs et performances records des indices boursiers. De même, au grand bonheur des banquiers d’affaires, les fusions-acquisitions ne sont pas en reste avec plus de 6 000 Mrds de USD de transactions anticipées pour l’année 2021, soit plus du double du PIB de l’Afrique Sub-Saharienne.

C’est là un volume d’affaires supérieur au pic historique de 4 100 Mrds de USD atteint avant la crise financière de 2007. Cet élan atteint également l’Afrique avec une augmentation de 576% de la valeur des transactions conclues pour un montant total de 57,7 Mrds de USD (Baker McKenzie, 2021) ! Ceci-dit, une fois l’euphorie passée, quelles perspectives ce regain d’appétit pour les fusions-acquisitions et autres « jumbo deals » augure-t-il pour le capitalisme africain ?

Dans une dynamique de réinvention du capitalisme africain, les élites politiques, encouragées par les entrepreneurs et les opérateurs économiques, aspirent à l’éclosion de champions nationaux. Les chaebol coréens, des zaibatsu japonais ou, plus proche de nous, les conglomérats nigérians sont de plus en plus cités en modèle. Si l’émergence de ces derniers est en grande partie due à des politiques gouvernementales volontaristes, les opérations de fusions-acquisitions et de rapprochement d’entreprises ont été l’un des outils privilégiés pour créer ces pôles de compétitivité et faire émerger des « noyaux durs » de fleurons industriels, ainsi qu’un tissu de PME dynamiques, créatrices de richesse et d’emploi.

Il est donc impératif pour les pouvoirs publics africains d’être les architectes du capitalisme africain. Au-delà des politiques économiques et fiscales traditionnelles qui vont s’avérer nécessaires, les Etats devront également intervenir de façon proactive dans la réorganisation du tissu industriel de leurs pays. Cela passera non seulement par des opérations capitalistiques de rapprochement d’entreprises et de consolidations sectorielles mais aussi par des rationalisations de certaines participations de l’Etat.

Afin que cette redéfinition des capitalismes africains puisse être conçue et exécutée en cohérence avec les visions gouvernementales et dans la défense des intérêts régaliens, il est important que les Etats puissent être épaulés par des établissements financiers africains indépendants et expérimentés. Il faut en effet que les Etats soient en mesure de travailler en parfait alignement d’intérêts avec leurs conseils en pouvant fier à leurs recommandations pour leurs prises de décisions.

Les dirigeants africains doivent donc prendre le destin de leurs nations en main. La conjoncture s’y prête, le contexte macroéconomique est favorable, les liquidités sont abondantes et le COVID-19 a rebattu les cartes. Tout ceci crée une fenêtre de tir inédite dans laquelle nous devons nous engager pour créer de véritables capitalismes nationaux qui prennent en compte les enjeux de la transition écologique et d’une croissance verte. Cela implique l’identification d’acteurs de référence dans les secteurs clés pour lesquelles des avantages comparatifs existent puis une véritable compréhension des besoins de ces acteurs. C’est ainsi qu’on pourra créer une trilogie gagnante entre les politiques publiques nécessaires (incitations fiscales, local content, etc.), les mécanismes pertinents d’accompagnement et de renforcement des capacités des entreprises et enfin la création les instruments financiers innovants adaptés à leurs spécificités. Sans cela, l’avènement de champions nationaux ne restera qu’un vœu pieux…

Bernard AYITEE, Directeur Général, Obara Capital.

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by : OBARA CAPITAL

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