EME, fintechs, banques, SGO, SGI… Comment UMOA-Titres compte démocratiser l’accès aux titres publics ?

(Agence Ecofin) – Face au durcissement des conditions d’entrée sur les marchés obligataires internationaux, les Etats de l’UEMOA ont dû se tourner vers le marché régional des titres publics par adjudication organisé par UMOA-Titres en 2022. Plus de 5 254 milliards FCFA ont été mobilisés, de quoi relancer l’intérêt pour cette place financière.

« Comment offrir à un citoyen, à partir de son téléphone, d’une simple application, l’opportunité d’investir sur un titre malien, nigérien, béninois, togolais, ou bien à travers des OPCVM ou à travers des solutions d’assurance ? ». Cette question de Walid Slitine El Mghari, directeur général d’Attijari Asset Management, plante le décor et résume l’une des problématiques phares de ces 5e rencontres du marché des titres publics de l’UEMOA (REMTP2023) qui se tiennent au Sénégal du 24 au 26 janvier. 

Depuis Dakar, les professionnels du marché financier régional échangent sur les faiblesses à l’élargissement de la base des investisseurs du marché financier, et les solutions innovantes qui permettront de faire des titres publics émis par les Etats de l’Union de véritables produits d’épargne grand public. Pour UMOA-Titres, l’institution chargée du marché des titres publics (MTP) par adjudication, la finalité de ces réflexions est de rendre le MTP accessible à tous les acteurs de l’économie, et pas seulement aux grandes banques, aux SGI et aux investisseurs institutionnels. 

Du citadin à la population rurale en passant par l’institutionnel, UMOA-Titres et ses partenaires entendent ratisser large. C’est d’ailleurs ce qui explique la présence sur le premier panel de cette édition, de Coura Tine Sène, directrice générale de Wave Digital Finance, une fintech disruptive de mobile money qui a obtenu un agrément de la BCEAO l’année dernière pour opérer en tant qu’émetteur de monnaie électronique (EME).  

EME, un important potentiel 

En 2021, 65 000 milliards FCFA (107,9 milliards $), soit près de 12 fois l’encours de titres publics en vie sur le MTP, ont transité à travers les plateformes numériques dans l’UEMOA. Mieux, l’Union totalise 132 millions de comptes de monnaie électronique, presque autant que sa population. Pour Jacqueline Dabou, adjointe du directeur de l’inclusion financière à la BCEAO, « c’est autant de capitaux qui peuvent être réinjectés dans les marchés financiers de l’Union », surtout lorsqu’on y ajoute le potentiel que représentent les acteurs traditionnels comme les plus de 130 banques et les 500 microfinances qui opèrent dans le système financier, le tout dopé par les percées technologiques que peuvent apporter les 180 fintechs recensées dans l’UEMOA, sur le plan de l’innovation et de l’inclusion. 

« A la BCEAO, nous encourageons les partenariats entre les banques, les SGI, SGO, les EME et les fintechs. Nous avons recensé plus de 180 fintechs qui interviennent essentiellement soit dans la fourniture de monnaie numérique, soit dans l’intégration de plateformes de paiement », rappelle Jacqueline Dabou, tout en insistant sur le fait que des fintechs proposent déjà des solutions innovantes. « Avec le développement des API, on peut facilement faciliter la collaboration entre les différents acteurs et la démocratisation et l’accès aux titres publics ».

Des défis réglementaires, mais aussi l’éducation

Coura Tine Sene, CEO de la fintech mobile money, abondera dans le même sens, convaincue du potentiel, mais mettant en relief les défis d’un tel partenariat. « Dans les portefeuilles mobiles, l’argent qui est laissé sur les comptes donne à peu près une idée de la capacité d’épargne. Au Sénégal, c’est 33%, en Côte d’Ivoire 20%. Il existe donc un marché du citoyen numérique qui a déjà un peu d’épargne dans son portemonnaie. Le potentiel est là !  Reste à voir comment drainer cette épargne vers les titres publics », a-t-elle martelé. Pour la dirigeante sénégalaise, une réglementation favorable, notamment en matière de KYC, une bonne structuration de l’offre et l’éducation financière sont importantes pour réussir ce pari.  

Des problématiques sur lesquelles travaille la Banque centrale, assure Jacqueline Dabou : « La BCEAO a lancé en 2020, un programme d’éducation financière à destination de la population ». Un autre projet serait en cours visant à encadrer les établissements de paiement (fintech). Ces dispositifs devraient permettre de faciliter notamment les conditions d’ouverture de compte, qui selon Jacqueline Dabou, restent encore trop « compliquées ».  « Les conditions d’accès au compte sont trop contraignantes. Aujourd’hui, nous travaillons avec le Conobafi [Comité ouest- africain d’organisation et de normalisation bancaire et financière, Ndlr] pour voir comment alléger les conditions d’ouverture de compte, voir si à distance, il est possible d’ouvrir des comptes. Ce sont des choses que nous allons intégrer dans la réglementation qui est en cours ». 

Les OPCVM, un canal pour densifier le marché

L’autre problème souligné, c’est le niveau des prix des produits financiers dans l’Union. Ces produits restent hors de portée pour une grande partie de la population, fait-on remarquer. Pour Walid Slitine El Mghari, l’une des solutions à ce défi serait les OPCVM (Organismes de placement collectif en valeurs mobilières). Ces produits d’épargne grand public commercialisés par les SGO permettent de diversifier son portefeuille d’investissement en achetant des parts d’un fonds qui investit dans différents types d’actifs tels que des actions, des obligations ou encore des produits immobiliers.

Selon Walid Slitine El Mghari, les OPCVM peuvent être un excellent instrument pour investir dans des titres publics sur le marché financier de l’UEMOA. Cependant, pour réussir à les rendre accessibles au grand public, il est important de se différencier sur le marché et de construire la confiance des clients. Cela passe notamment par un large réseau de distribution, en s’appuyant sur le potentiel des EME et des fintechs, mais aussi sur le calibrage des produits et la sensibilisation. 

Banque : le réseau, la confiance 

Détenant actuellement plus de 90% des titres en cours de vie sur le marché des titres publics par adjudication, les banques qui ont « bâti une confiance avec leurs clients et un large réseau de distribution », continuent de représenter un acteur clé de la démocratisation des titres publics, comme le fait savoir Harold Coffi, le tout nouveau directeur général de la Société Générale Sénégal. Pour lui, l’épargne existe dans l’UEMOA, mais il faut trouver les moyens de la capter efficacement. Pour cela, il préconise l’utilisation de leviers tels que la fiscalité, la sécurité et l’épargne en commun.

Fiacre E. Kakpo

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by : Agence Ecofin

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