les factures impayées des PME suggèrent le développement de produits financiers adossés sur ces créances

(Agence Ecofin) – Plusieurs PME du Cameroun ont déclaré qu’elles débuteront l’année 2023 avec de nombreuses factures impayées. Au-delà du problème de trésorerie que cela représente pour elles, il y a une opportunité de créer un marché de produits financiers adossés sur ces créances.

L’augmentation des factures non payées des petites et moyennes entreprises (PME) au Cameroun suggère qu’il y a un besoin de développer davantage un marché secondaire officiel des créances dans le pays. Pour plusieurs d’entre elles, l’année 2023 débute avec une trésorerie libre ou sous forte pression.

« J’accumule actuellement des impayés qui vont jusqu’à six mois et j’ai des collègues qui m’ont confirmé être parfois sur 12 mois voire plus de factures impayées, et cela commence à être compliqué pour plusieurs PME », a confié une gestionnaire d’entreprise dans une discussion avec Investir au Cameroun.

Cette position est confirmée par un autre dirigeant du secteur, qui dit avoir été obligé de recruter un chargé de recouvrement pour récupérer son argent. Cette situation survient alors que ces structures doivent impérativement faire face à des échéances urgentes, comme l’acquittement de l’impôt sur les sociétés sur le premier trimestre, leurs propres dettes fournisseurs et les premiers salaires de l’année qui seront attendus de leurs employés.

Face à cette situation, les PME de la première économie de la zone CEMAC n’ont que peu d’options. Il existe un marché formel et informel de l’affacturage (rachat de créances), mais il est beaucoup trop difficile d’accès pour des structures de petite taille. Les taux de refinancement atteignent parfois les 15%. Les voies judiciaires sont tout autant compliquées.

Il n’existe malheureusement pas de données ouvertes sur l’état de ces factures impayées, mais de nombreuses PME présentent cela comme un des risques majeurs qu’elles encourent au début de chaque exercice. Le développement en cours du marché boursier offre l’opportunité de créer des produits financiers qui rachèteront ces créances des PME, et les mettront à la disposition des investisseurs, qui ont la possibilité de placer leurs capitaux sur de longues périodes, le temps que les créances soient remboursées.

Mais pour cela, il faudrait rendre les activités économiques plus formelles et transparentes au Cameroun. L’une des premières solutions serait la mise en place d’une centrale des risques accessible à toutes les parties prenantes. Cela permettrait de réduire l’asymétrie d’information qui empêche la pleine confiance dans le secteur financier local.

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by : Agence Ecofin

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