(Agence Ecofin) – Le marché financier nigérian réagit favorablement aux promesses de Tinubu : suppression des subventions sur les carburants pour financer les infrastructures et unification des taux de change. Mais, l’avenir reste incertain quant aux défis économiques à venir et au remboursement des subventions.

Au Nigeria, les différentes composantes du marché financier continuent de saluer les engagements du président Ahmed Bola Tinubu (photo) qui, dans son discours d’investiture, a promis de supprimer les subventions sur les carburants afin de les affecter à des projets d’infrastructures et d’unifier les taux de change sur la monnaie nationale, le naira.

Les investisseurs se sont montrés enthousiastes à l’égard des titres d’emprunts du pays. Par exemple, sur la quasi-totalité des eurobonds émis par le Nigeria, les rendements attendus par les investisseurs ont reculé d’au moins un point de pourcentage, ce qui signale que ces derniers sont de nouveau demandés et que des prix plus élevés sont proposés pour les acquérir. Lundi 29 mai, le Nigerian Stock Exchange All Share Index a réalisé la meilleure performance parmi les bourses africaines, selon les données d’African Markets.

En ce qui concerne la dette, les créanciers du Nigeria peuvent penser que la réduction des subventions offrira une opportunité au gouvernement de financer d’autres projets, mais surtout de rembourser sa dette plus facilement. Sur la Bourse de Lagos, les investisseurs espèrent quant à eux que l’unification des taux de change réduira la pression sur les coûts des importations et donnera plus de capacité aux consommateurs.

Notons aussi que le principal indice de la Bourse de Lagos a retrouvé sa valeur d’avant la crise financière mondiale de 2008. De plus, la nouvelle raffinerie du milliardaire Aliko Dangote est entrée en scène et devrait fournir l’essentiel des besoins en carburant du pays et effectivement contribuer à réduire cette subvention, mais rien n’indique qu’elle permettra de maintenir le niveau actuel des prix.

Ainsi, rien n’est certain et il faudra attendre pour voir comment la première administration Tinubu abordera concrètement les défis macroéconomiques du pays, notamment avec la Compagnie nationale pétrolière qui a déjà fait savoir qu’avec ou sans subvention, le gouvernement devra lui rembourser l’équivalent de 6 milliards de dollars de subventions non encore récupérées.