(Agence Ecofin) – En levant 32 milliards FCFA la semaine dernière, le Togo cumule déjà plus de 580 milliards FCFA levés sur le marché des titres publics, organisé par Umoa-titres. Très actif sur ce segment de marché, le pays achète certains de ses propres titres, dans une visée d’optimisation de la gestion de sa dette. 

Sur le marché des titres publics, le Togo vient de dépasser ses objectifs annuels de mobilisation de fonds pour l’année 2023. Le vendredi 15 septembre dernier, le Trésor public a réussi à mobiliser 32 milliards FCFA sur le marché des titres publics de l’Union monétaire ouest-africaine (UMOA), surpassant ainsi l’objectif initial de 30 milliards FCFA. Cette opération a porté le total de fonds levés par le Togo cette année à 580 milliards FCFA, dépassant son objectif annuel de 574 milliards FCFA, fixé dans la Loi de finances de 2023.

Pour les 32 milliards FCFA, ces fonds ont été levés par le biais d’une émission simultanée de Bons assimilables du Trésor (BAT) et d’Obligations assimilables du Trésor (OAT). Plus précisément, 8 milliards FCFA ont été obtenus grâce aux BAT avec une maturité de 364 jours, et 24 milliards FCFA ont été levés via des OAT ayant des maturités de 3 et 5 ans. Ces OAT étaient rémunérées à des taux annuels de 6% et 6,25% respectivement.

Outre les investisseurs basés au Togo, un total de 19 investisseurs ont participé à cette sortie, avec une enveloppe totale de 33 milliards FCFA, ce qui représente un taux de couverture de 110% de l’opération. Ces investisseurs provenaient principalement du Bénin, du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire et du Sénégal. 

Si le Trésor public togolais a d’ores et déjà atteint son objectif de levées de fonds pour l’année en seulement neuf mois, il ne devrait pas pour autant mettre un frein à ses activités sur le marché des titres publics. Bien au contraire. Profitant d’un environnement de marché plus favorable qu’à la fin de l’année précédente et qu’au début de l’année en cours, les autorités togolaises semblent réajuster leur stratégie en procédant à rachat massif de certains de leurs propres titres arrivant à échéance proche. Une opération réussie la semaine surpassée, avec un rachat de 17 milliards FCFA de titres venant à échéance dans moins de deux mois. Un mouvement qui s’est répété vendredi dernier, où 11 milliards FCFA supplémentaires de titres ont été rachetés, le tout dans une quête d’optimisation de la gestion de la dette publique.

Pour les analystes du secteur, ce dépassement de l’objectif initial de levées de fonds ne s’explique pas seulement par une politique économique solide, mais aussi par une gestion de la dette à la fois prudente et proactive. 

Fiacre E. Kakpo