(Agence Ecofin) – Accompagnée par Impaxis en tant que chef de file et par sa filiale BOAD Titrisation en tant qu’arrangeur, la BOAD lance une nouvelle opération de titrisation de plus de 28 milliards FCFA (47,7 millions $) à 9,5%. Un taux qui peut déjà soulever quelques questions sur les conditions auxquelles la banque pourrait déployer ces nouvelles ressources au profit des acteurs régionaux.
Après une opération de titrisation réussie de 150 milliards FCFA (255,6 millions $) avec un taux de 6,1% l’année dernière, la Banque ouest-africaine de développement (BOAD) se tourne à nouveau vers le marché financier. Depuis la semaine dernière, et ce jusqu’au 6 septembre 2024, l’institution de développement cherche à lever 28,75 milliards FCFA sur une période de 62 mois, avec un taux annuel de 9,5%. De quoi aguicher l’appétit des investisseurs, d’autant plus que le paiement semestriel, sans différé prévu, porte le taux effectif annuel à 9,73% selon les calculs de l’Agence Ecofin. Particulièrement attractif dans un contexte régional où l’inflation tend à se rapprocher de l’objectif de 3%, après les périodes tendues de ces dernières années.
Cette émission marque une nouvelle phase du vaste programme de titrisation de plus de 500 milliards FCFA prévu par la BOAD pour financer le plan stratégique « Djoliba 2021-2025 », qui ambitionne de positionner la banque comme référence pour un impact durable sur l’intégration et la transformation de l’Afrique de l’Ouest. Serge Ekue, son directeur, avait annoncé en mai dernier que galvanisé par la première opération, de nouvelles opérations de titrisation étaient dans le pipeline. Certaines devraient concerner le secteur immobilier résidentiel, une sorte de Residential Mortgage-Backed Securities (RMBS) pour attirer des investisseurs spécialisés. Une partie devrait servir à sa filiale dans le secteur hypothécaire, la CRRH-UEMOA, dirigée par Yedau Ogoundele.
Les actifs que la BOAD souhaite transformer en liquidités pour optimiser son bilan comprennent des créances qu’elle détient sur les secteurs public et privé dans la zone UEMOA. Notées AA+ par GCR West Africa pour la tranche Mezzanine B, réservée au grand public, la BOAD prévoit de racheter elle-même les tranches senior (au taux de 4,5% par an) et junior. Une tranche résiduelle est réservée pour des placements privés. Ces créances, choisies parmi les portefeuilles de dettes privées et publiques de la BOAD, totalisent un nominal de 150 milliards FCFA en cours de remboursement, dont 4 milliards FCFA sont considérés comme en défaut. En effet, parmi les 29 créances concernées, 24 sont à jour avec des paiements réguliers, tandis que les créances en défaut représentent seulement 2,67% de l’encours total. Les taux d’intérêt de ces créances varient entre 4,50% et 10,25%, avec des maturités s’étalant de 2026 à 2031, et une dizaine de ces projets financés est liée à des projets publics.
Cette nouvelle émission soulève toutefois des questions similaires à celles de la précédente, notamment en ce qui concerne les taux d’intérêt et les modalités d’utilisation des ressources. On s’interroge particulièrement sur les conditions (taux, maturités) des nouveaux prêts que la banque proposera aux Etats et aux acteurs économiques de la région.
Dans une interview accordée en mai à l’Agence Ecofin et un pool de médias internationaux, Serge Ekue avait déjà répondu à cette question, justifiant qu’avec le taux de la dernière opération, fixé à 6,1%, « les économies réalisées grâce à la libération de fonds propres et l’optimisation de notre bilan ont permis de générer un bénéfice net équivalant à environ 300 ou 400 points de base ».
De plus, la banque indique combiner ces ressources à des financements concessionnels dont elle continue de bénéficier à des « conditions favorables » pour minimiser les risques et réduire les taux d’intérêt des prêts accordés aux acteurs régionaux. Une stratégie de finance mixte qui prend tout son sens dans un contexte de taux particulièrement élevés. A titre illustratif, sur le marché financier régional, les rendements exigés par les investisseurs actuellement peuvent atteindre 10% pour des titres souverains de moins de trois ans.
Avec les nouvelles ressources à venir, la banque se donne de nouvelles marges pour poursuivre l’expansion de ses engagements qui se sont encore étoffés en 2023, avec des décaissements qui continuent d’augmenter. La Banque indique vouloir utiliser le produit de cette opération pour l’énergie et l’eau, la finance et l’assurance, l’hôtellerie et le tourisme, ainsi que les industries lourdes et les infrastructures de transport et urbaines.
Fiacre E. Kakpo
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by : Agence Ecofin
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