Le retour de Baby Face

Depuis l’entretien accordé au magazine Entreprendre en 2014, Capital annonçait déjà le retour imminent de ‘l’enfant prodigue de Plaisance’. Après le verdict des urnes de Décembre 2014, Jean Suzanne fait son comeback sur la scène locale, en multipliant les entretiens, qui rendent certains observateurs confus sur le traitement qu’accordent des medias à son égard.

Il était un des exemples que Navin Ramgoolam décrivait dans ses discours sur la démocratisation de l’économie au point de le nommer Senior Adviser au PMO. Au début, des medias trouvaient en lui, un symbole de toute une communauté. à la chute d’Infinity, d’autres medias consacraient des pages à le dénoncer. Bref ce qu’on a compris de toute l’histoire c’est que la réussite d’Infinity c’était lui, mais la faillite c’étaient les autres.

Les polémiques

Avec l’aide de son avocat, Roshi Badhain, il est blanchi et se retranchera en France pendant quelques temps, avant de faire son comeback. Mais les controverses sont loin d’être finies. Dans un entretien chez notre confrère Le Mauricien du18 octobre 2015, Jean Suzanne déclarait « J’ai eu l’occasion de rencontrer le fameux Jeff (Jeff Lingaya) qui, lui, faisait la vraie grève de la faim pour les employés d’Infinity, même s’il ne faisait pas partie de l’entreprise. Il a été très étonné non seulement de me rencontrer mais surtout de découvrir la véritable histoire de cette grève. Quand il a voulu revenir vers certains médias pour leur faire part de ce qu’il avait découvert, personne n’a voulu l’écouter. Aucun journal n’a publié une ligne de ses propos ». Réplique cinglante de Jeff Lingaya suite à la publication de cet article : « Je n’ai eu aucune conversation avec Jean Suzanne de toute ma vie. La seule fois où je l’ai rencontré d’assez près, il était dans sa voiture, filant hors de l’enceinte de l’immeuble d’Infinity juste avant la 2ème grève de la faim et j’avais une pancarte le critiquant, autour de mon cou. Nous ne nous sommes jamais parlé. Le mensonge a l’air d’être pour cet individu, une véritable façon d’être ». Cet ancien employé de la société Infinity, aujourd’hui reconverti en syndicaliste, explique avec amertume, « On n’a rien oublié. Je connais trop bien cet homme. Il s’adonne à l’hyménoplastie pour se refaire une virginité. J’espère bien que c’est la naïveté de certains journalistes et pas autre chose, qui les poussent à poser des questions, afin de promouvoir Jean Suzanne. Par contre ce dont je suis certain, c’est qu’il y a des nuages à l’horizon ».

La fronde de Berenger

Des nuages, il a la fâcheuse habitude d’en attirer. Le tout dernier entretien publié chez l’express, comporte une énormité qui ne passera pas inaperçue, même auprès des ‘insulaires’. Jean Suzanne explique que l’aide du Stimulus Package n’est pas l’argent des contribuables et qu’Infinity respectait tous les critères établis. Ce qui n’est pas l’avis de Paul Berenger, qui lors de son PNQ, le 30 Novembre 2009, declarait « in fact, Infinity BPO does not clarify as per the criteria which the hon. Minister, himself, has described at length here, that is, financial assistance is being granted to firms that are viable, but that are in temporary difficulties due to the international financial and economic crisis. Will the hon. Minister agree that under those criteria Infinity BPO does not qualify ? It has not been their problems, from what I understand, it has nothing to do with the international financial and economic crisis and will he, at the same time, confirm that this is why this is the first BPO firm to be assisted? ». L’embarras du ministre des Finances d’alors, Rama Sithanen, était palpable. Paul Berenger, enchaine et égratigne une fois de plus Infinity « Would the hon. Minister agree with me that, in this case, there have been extravagant expenses wages, bonuses, cars and so on that have led the firm in that trouble. Does he really think that it is the role of Government to come in with public finance in a case like that?». Paul Berenger devait aussi questionner le rôle d’Amédée Darga, président du conseil d’administration d’Enterprise Mauritius (EM) dans l’allocation des Stimulus Packages. Question pertinente, surtout du fait que Jean Suzanne était un des directeurs non exécutif d’EM. Il avait aussi été nommé Acting CEO par Amédée Darga, suivant le putsch (Ndlr : nous y reviendrons)que le board avait tenté en 2008, alors que le CEO, Prakash Beeharry était en mission à l’étranger. Cet épisode allait envenimer les relations entre Jean Suzanne et Navin Ramgoolam.

Plus loin dans son intervention du 30 Novembre 2009, Paul Berenger revient sur les autres largesses du gouvernement d’alors : « Infinity BPO has received millions and millions through the Empowerment Programme ». Une institution qui était présidée, à l’époque, par nul autre que Jean Claude de L’estrac, actuel occupant de l’ex Infinity Tower. A suivre…

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